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La vie trop cotcot d'une modeuse looseuse
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7 mai 2011

L'effroyable aventure mammaire...

Septembre 2009, au cours du cinquième mois de l'ère cachaloesque, période sombre de l'histoire Phédrienne pendant laquelle je n'étais plus moi-même mais une boule sur pattes obsédée par la fondue savoyarde, couvant une ALT en puissance...

(Bref, quand j'étais enceinte, quoi... Mais j'ai toujours rêvé de voir mon nom apparaître dans un titre pompeux.)

Il est midi. Je commence à treize heures trente avec les troisièmes C, classe tout à fait intéressante (d'un point de vue anthropologique). Mon ventre et moi-même avons donc largement le temps de nous dorer gaillardement le coquillage sur la plage. Affalée tel un cachalot terrestre, je fais honneur au temps encore estival et me grésille allègrement la peau en toute inconscience : même pas peur du masque de grossesse. Je suis au top de la sérénité : Little Big Bouddha, c'est moi. Mon souffle est aussi régulier que les 3/20 de Kevin en cinquième A. Je fredonne même un air de ma composition en l'honneur de la future ALT :

On ira où tu voudras, quand tu voudras
Et on s'aimera encore lorsque l'amour sera mort
Toute la vie sera pareille à ce matin
Aux couleurs de l'été indien...

(Ha merde , c'est Joe Dassin, vous dites?)

Mais l'heure tourne comme une inexorable roue de VTT-à-sept-vitesses-qui-t'envoie-dans-le-décor-si-t'y-vas-trop-fort. Je dois aller retrouver les Affreux. Je me relève péniblement et là... que vois-je?

a_001

A cet instant très précis, l'infâme mot aperçu dans le Guide-le-plus-complet-du-monde-sur-la-grossesse-que-t'en-peux-plus-d'entendre-parler-d'uterus-au-bout-de-vingt-pages grossit, enfle dans limbes de mon cerveau tel une faramineuse bulle de chewing-gum puis éclate en lettres lumineuses : COLOSTRUM !*

* Colostrum: nom donné au lait sécrété par les mammifères femmes en fin de gestation et dans les premiers jours suivant la parturition.

Il est bien écrit : "en fin de grossesse". Le cinquième mois, c'est la fin de grossesse? NON ! Alors pourquoi ? Pourquoi ?

Une idée terrifiante s'insinue en moi : serais-je une chèvre (rapport à la période de gestation de 150 jours) ?

Je réfléchis furieusement... Le bêlement n'est pas mon mode de communication, excepté en de rares occasions... Ce n'est donc pas ça. Mais je me mets à rêvasser... Ça doit être funky une vie de chèvre: on broute, on bêle, on broute, on bêle, on crée du bon pélardon...

STOP !  Il faut que je me ressaisisse et que je résolve cet inextricable problème. Heureusement, la divine lueur de l'ingéniosité m'éclaire promptement. Plusieurs options s'offrent à moi :

- Faire cours uniquement de profil, sans jamais faillir. Ce qui voudrait dire aller chercher les élèves dans la cour en  marchant comme un crabe. Et éviter qu'ils ne me contournent...

-Faire cours avec la main collée à mon sein tâché.

-Me créer une tâche identique sur le deuxième sein , pour faire croire à un effet de style.

Ces solutions me paraissent toutes hautement inventives (je prends d'ailleurs le temps de m'auto-congratuler pour ma réaction face à l'adversité mammaire) mais totalement irréalisables : je ne peux faire honte à la communauté des crabes en les imitant misérablement. Je ne peux me faire arrêter par la brigade des moeurs pour auto-pelotage face à des mineurs de quinze ans pas. Je ne peux trouver de matière identique à celle du colostrum, histoire de faire une tâche totalement similaire à l'autre...

Je fonce donc au supermarché du coin : je vais bien me trouver un t-shirt ! Fermé entre midi et deux. Bandes de feignasses qui prennent le temps de s'alimenter.

Je jette l'éponge poreuse de la bravoure et bascule du côté obscure de la lâcheté : je vais appeler et dire que je suis souffrante (ce qui n'est pas totalement faux). Je me baisse pour attraper mon téléphone et que vois-je, délaissé depuis longtemps dans la voiture? Un pull noir (en pure laine) !!! La joie ! J'enfile la bête et me rends en cours.

J'ai vécu un enfer torride cet après-midi là, à tel point que j'ai ressenti de l'empathie envers les crevettes ébouillantée. J'ai pris vapeur, j'ai même cru que j'allais me mettre à siffler. Je pense sérieusement que j'ai dégagé de la fumée, à un moment ou un autre. Les élèves étaient consternés devant ma face rougeaude et moite. J'ai sacrément rayonné ce jour-là, je vous le dis.

Hammam gratis dans mon pull en laine.

Mais j'ai héroïquement torché mon cours.

En guise de conclusion à cette pitoyable aventure, je laisserais la parole au médecin que j'ai vu peu de temps après et à qui j'ai confié mon problème de fuite tétonesque :

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Commentaires
L
Génial! J'adore ta façon de raconter ça! <br /> Je me change 3 fois par jour pour cause de fuites de lait...ou de coussinet qui se fait la malle...
C
J'adore tout absolument tout!!<br /> J'en pleure de rire!!<br /> ;)
V
c'est drôle, ça sent le vécu, j'aime beaucoup ;-)
P
Merciiii les filles, je suis ravie que ça vous plaise!!!
T
Moi je dis qu'une dose quotidienne de Phédrounette devrait être O-BLI-GA-TOIRE !!!<br /> Bonne humeur et autodérision : cocktail savoureux !
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