Le combi-short !
J'ose.
Certes, quand je l'extirpe de l'oubli et des tréfonds de mon dressing, ma main tremble (comme les navrantes silhouettes des élèves quand je vérifie si les exercices ont été faits). Oui, mes jambes trémulent un max quand je l'enfile (pire que mes poissons Black et Decker quand je les ai sortis de leur aquarium pour voir si l'air de la montagne leur ferait du bien *). J'avoue humblement que ma démarche est circonspecte quand je m'approche du conseiller des grasses. Mais j'ose, j'ai osé. Yes, I did it, comme dirait Dora l'exploratrice : quand je jette un coup d'oeil réticent à mon reflet, je vois une Phèdre affublée d'un... COMBI-SHORT...
Je ne ris pas trop de moi-même mais ALT, en arrière-fond, glousse comme une poule devant un carré égaré de Kinder bueno. Rit-elle de moi ou de l'entrain ridicule de son clown V-tech ( "Je remue mon corps... quand je suis content !" ) ?
Mon ignorance à ce sujet sera eternelle. Mais si la première hypothèse est la bonne, je peux pardonner cette insolence à ma fille... moi aussi, certaines petites choses me dérangent, chez le combi-short :
- Sa similitude avec les sapes de morveux. C'est simple, ALT a le même que moi en plus beau (motifs originaux et travaillés pour elle, vieux gris uniforme pour moi).
- Son aspect anti-pratique : quand vous vous rendez au toilettes, vous devez vous désaper entièrement pour pouvoir faire votre affaire. Vous êtes là, à poil, assise dignement sur le trône, le téton frissonnant... C'est pathétique. Quitte à copier les fringues de bébé, ils auraient pu y aller à fond les ballons et nous coller des pressions à l'entrejambe.
Mais bon, je dépasse tout ça. Après tout, le combi, c'est funky, surtout au parc où je ressens une véritable communion entre les bébés-filles et moi-même (certaines mères me fixent étrangement m'enfin... elles peuvent pas comprendre).
* Pour ce qui est de l'éxpérience poissonophile, je précise que j'avais sept ans. Je suis bien plus intelligente maintenant : je sais que les bulleux n'aiment pas l'air de la montagne mais celui de la ville, de temps en temps.