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La vie trop cotcot d'une modeuse looseuse
La vie trop cotcot d'une modeuse looseuse
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15 mars 2011

La modeuse looseuse essaye une robe...

J'ai un problème, je crois bien que je t'aimeeee : j'ai deux heures de vide intersidérale dans mon emploi du temps le lundi. Certains mettent leurs heures libres "à profit" et corrigent, entrent des notes, des appréciations, s'avancent dans leur travail...On entend des tapotements frénétiques de claviers, des soupirs excédés ( leçons mal apprises/devoirs bâclés) , quelques (rares) gloussements (Hi, hi, hi! Kevin a encore confondu "preux" et "pneu"). La machine à café devient aussi hyperactive que mon chat quand il a des puces...Bref, l'ambiance est mortelle  studieuse.

Quand je contemple mes collègues, mi-admirative, mi-incrédule, une vague partie de mon cerveau m'ordonne mollement de les imiter. Mais une autre partie de moi-même: mon âme shoppesque, me dit "Va acheter, acheter,acheter, acheter, acheter...". ZE combat entre l'honneur (prof respectable qui travaille) et l'amour (prof obsédée par les fringues) fait rage en moi. Que faire? Qui va l'emporter? Je suis déchirée comme mon dernier collant, torturée comme un ventre dans un jean trop serré...Je commence à avoir un tic de stress: j'ai la paupière qui tressaute comme des seins sans soutien-gorge (enfin, ça, c'est peut-être un manque de magnésium)...

Ma pensée se tourne alors vers Lancelot (on est dans la période médiévale en ce moment avec les cinquièmes). Lancelot face au sale petit nain vicieux: il a été confronté au même dilemme. Bon... bien sûr... pas TOUT A FAIT le même dilemme: lui n'hésitait pas entre faire son job (aller sauver quelques vies) et acheter un nouvel haubert. Mais n'empêche que c'était l'honneur contre l'amour. Qu'a-t-il choisi? Je vous le donne en mille: sa Guenièvrounette!

Plus d'hésitation, je suivrai avec vaillance et hardiesse l'exemple de ce preux chevalier. L'amour du shopping et mon fidèle destrier Peugeot me mènent au Polygone. Premier magasin. J'attrape une tunique dorée et une jupette rose. Direction les CABINES D'ESSAYAGE.

Mais soudain, je ne peux avancer, mes gueuses de jambes refusent de me mener plus en avant! Mais pourquoi??? Je suis si près du but ! Mon cerveau est en ébullition. Et là: illumination suprême , flash de conscience. Dernier essayage=super loose=traumatisme enfoui=refus des jambes d'avancer. Je fais semblant de contempler un horrible gilet à trous-trous-verdâtre-couleur-vomis sur le portant à ma portée et rassemble mes souvenirs: évacuons, évacuons cette honte pour pouvoir avancer (vers les cabines)(puis vers la caisse)( puis dans la vie).

C'était un triste, triste lundi de février qui restera gravé dans l'histoire de mes loose comme ZE BLACK MONDAY. Voici le pitoyable résumé de cette honte.

Je me pointe dans ma boutique préférée,  celle dans laquelle la vendeuse-100%-pur-sud me connaît et m'accueille toujours avec bonne humeur:

-Et pardi, on est lundi, vous venez faire des folies! Et vous avez bien raison, j'ai rentré plein d'articles, ils sont encore un peu quichés, mais farfouillez, hé! Attention, je viens de faire le sol, ça pègue par endroits, ça glisse vers les cabines. Ne vous escaguassez pas, maniague!

Je me rue sur une robe dorée à liens de cuir avec la rapidité d'un puma en rut. J'entre en cabine.

Pffffff....Mais pourquoi ne font-ils pas un effort d'éclairage? A moi seule, je SUIS la famille Addams: blanche comme un cul de bébé talquéimages, cernée comme si je passais mes nuits à bosserimagesa.

Ma théorie là-dessus? C'est fait exprès. Les spot illuminent de mille feux nos défauts cutanés afin qu'on noie notre chagrin dans l'achat compulsif. C'est bas, très bas.

Bref, je tente de ne pas trop me regarder en face et j'enlève mon jean et mon pull.

La vendeuse m'a suivie, accompagnée d'une autre cliente et continue son  plaisant monologue, très couleur locale. Que j'aime l'accent du sud, qu'il est chantant!

"Boudi! Il m'empuantit le magasin, le poiscailler d'en face. Je vais m'estoufader avec ces reniflades de morue... Alors, elle vous va la robe? Faites voir?"

La robe me va bien!!!!

Je m'apprête à tirer le rideau telle une star de Broadwayimages, je brille comme une étoile au firmament. Un dernier coup d'oeil avant mon entrée en scène et là... c'est le drame, je ne PEUX pas sortir. Mes jambes! MES JAMBES!!!!

Oui je l'avoue, il peut m'arriver occasionnellement de sortir:

- sans chaussettes assorties (mes chaussette ont un taux de divorce hyper élevé. Et puis de toute façon, c'est tellement fun la sensation différenciée d'une longue et grosse chaussette en laine au pied gauche et d'une fine socquette en coton au pied droit)

-avec une chaussette trouée à l'orteil, ce dernier faisant grossièrement son coming out du tissu.

-avec la jambe style champ en friche ou pire, forêt vierge.

(Ma théorie étant que tout ce qui ne se voit pas peut être négligé.)

Mais là,  aujourd'hui, j'ai souscrit aux trois options en simultané, comme pour Canal +!!!!

Et l'aut' qui insiste avec son accent à la con: "Montrez, montrez!". Je lui en collerais des "Montrez!", moi...

Je n'ai plus le choix, il faut que j'y aille. Le mieux est d'avoir l'air NATURELLE (comme mes jambes).

Je fais mon entrée et observe le visage de la vendeuse: elle me détaille de haut en bas. Elle pose un regard émerveillé sur mon buste (la robe a des plis magnifiques), esquisse un sourire extatique à la vue de mes reins (la robe a un jeu de liens en cuir) et ... s'effondre quand elle aperçoit mes jambes et mes pieds ridicules.

La bouche s'affaisse, les yeux s'agrandissent, horrifiés. Elle retient un "HO!" de stupéfaction devant ce manque de goût flagrant. Bien sûr, la politesse exige qu'elle ne fasse aucune remarque mais c'est comme si je lisais en lettres phosphorescentes sur son front: "PAS CLAAAAAAAASSE!".

Je me redresse et tente le regard de Cléôpatre, celui qui anéantit toute moquerie... mais ça ne fonctionne pas, elle rit sous cape, je le vois! Elle est partagée entre l'horeur et l'hilarité. Et l'autre cliente est sortie de sa cabine et regarde aussi! I'm a monster. Elles sont à la fois fascinées et pleines de répulsion! Je comprends tout à fait ce que ressentent les mygales maintenant: je provoque les mêmes réactions!. J'ai de l'empathie pour elles.

Je marmonne un vague : "Je la prends" et m'enfourne dans ma cabine telle une pâte à pain dans un four.

En tête à tête avec moi-même, je tente de me rassurer : ça a du arriver à beaucoup d'entres nous...Oui...Je lève la tête fièrement et sors de la cabine, la robe à la main. Au comptoir, alors que je tape mon code, la vendeuse me souffle discrètement:

"Vous savez, les paires de chaussettes, il y en a des pas chères à Auchan...Quand même, vous ne pouvez pas garder ces rougnes, maniague."

Rouge de honte, j'ai balbutié que d'habitude, je portais de belles chaussettes (mais ça sonnait faux) (puisque ça l'est) et j'ai filé remerciant le ciel qu'elle n'ait pas fait de remarques sur les poils...

Voilà, je me suis exposée sur la place publique: que celle qui n'a jamais été négligée du bas du corps me jette la première pierre! Que celle qui n'a jamais loosé dans une cabine d'essayage me fasse trébucher devant mes élèves! Que celle qui n'a jamais fait de choses inavouables dans une cabine (se triturer la peau, se gratter le nez...) m'empoigne et me jette dans le Nil!

Oui, vous avez toutes en vous, quelque part, une âme de looseuse... comme moi!!!!!

(Rire maléfique)

A très vite, bises!

Dans le prochain épisode: la théorie de la cabine d'essayage

 

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Commentaires
E
Ne me remercie pas ! j'adore ton blog et c'est un plaisir d'y venir ! :)))))
P
Oui, Emma, je crois que s'il y avait mythe, il s'est lamentablement effondré, comme moi devant tout le collège quand j'étais en 4ème!lol<br /> Merci de tes com réguliers en tout cas!!
E
Excellent ! J'adore !!!! <br /> Mais là le mythe tombe un peu quand même ! j'ai bcp de veuves dans mes chaussettes mais mettre des dépareillées ah non jamais ! <br /> allez continue Phèdre !!!
P
Non, je n'inventerai pas!!!Tu n'imagines même pas les aventures que je collectionne!Et puis,la loose , c'est une façon de voir la vie lol!Et puis, ce sera mode aussi (un peu) (quand même)!
C
Tu collectionnes tellement les loose que pour ne pas pourrir le fil du forum tu as créé carrément un BLOG ! mais c'est bien, je ris, attention tu vas finir par devoir inventer pour publier régulièrement...! A ta place, j'aurais enlevé les chaussettes, il n'aurait resté "que" les poils... lol ou alors j'aurais laissé mes bottes !
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